Une semaine déjà...

Une semaine déjà que nous sommes arrivées... Les jours passent et ne se ressemblent pas...

Je suis de plus en plus embêtée quand vient le moment d'écrire sur le blog car je ne sais désespérément plus par où commencer...!  Je suis bien matinale ce dimanche... pourtant, j'avais prévu de faire la grass'mat'... mais j'ai été réveillée par deux jolies petites puces (des vraies de vrai !!!) qui se promennaient dans mon lit ! Bonheur ! ^^

Nos premiers jours de la semaine, nous les avons passé au centre, à découvrir le fonctionnement, l'organisation et à faire classe aux enfants avec les (très maigres) moyens du bord. 

La deuxième partie de la semaine, il n'y avait pas classe, sous décision de l'Etat, les écoles de la région étaient fermées à cause du cyclone. Nous avons eu beaucoup de pluie, du vent, mais le cyclone nous a épargné et est bien vite retourné sur les côtes pour terminer sa course folle chez nos voisins Réunionnais !

Nous étions donc à la maison, avec les autres bénévoles, à avancer sur les projets, sur l'administration du centre qui était quelque peu délaissée ces derniers temps, faute de temps et de moyens. Nous avons hâte de retrouver les enfants lundi !

    

Nous commençons à nous habituer aux incessants "Vazaha; vazaha !" qui nous sont destinés lorsque nous marchons dans la rue ! En revanche, nous ne nous habituerons jamais à cette misère, saleté, pauvreté...
Nous voyons des enfants de 4 ans à peine porter leurs frères de 2 ans et s'en occuper comme des parents. Nous voyons de jeunes enfants, pied-nus dans les bennes à ordures, affairés à fouiller pour en tirer un morceau de pain ou un petit bout de fer qu'ils essayeront de revendre tant bien que mal quelques mètres plus loin. Hier, j'ai vu un chien mort en décomposition au beau milieu d'une rizière que des paysans cultivaient, ils ramassaient le riz mûre juste à côté de la dépouille...C'est la réalité malgache.

   

(Nous n'osons pas toujours prendre de photos, car malgré nous, nous frolons l'indescence avec nos appareils photos numériques... C'est très génant).

Nous sommes choquées du nombre de jeunes à Madagascar. Nous venons d'apprendre qu'officiellement, plus de 45% de la population a moins de 15 ans... Comme tu le dis si bien Michèle, le planning familial doit effectuer un travail de titan pour tenter d'enrayer cette croissance démographique démesurée.

Nous mangeons toujours aussi bien ! Je pense même, à ma grande surprise, que je vais revenir avec quelques kilos en plus ! Oui, c'est le monde à l'envers, mais on ne mange presque que des féculents et les quantités sont très importantes ! Alex nous a fièrement emmené dans un centre commercial récent, destiné à l'élite malgache. Nous étions chargées de faire le repas du soir. Sachant que nous cuisinons au charbon, nous n'avons pas voulu nous lancer dans de la haute-gastronomie. Au menu donc : 

Semoule/ratatouille/steak haché  >> Le fils adoptif d'Alex, Ezami, 9 ans, devant son assiette de semoule s'est esclaffé " Mais, c'est quoi ce tout petit riz?! " Eclats de rire.

Camembert >> Nous y tenions ! Pour certains, ce fût la soupe à la grimace devant l'odeur pourtant très fade de ce fromage importé... On a bien rit, même si il a fallut à certains un grand verre d'eau pour faire passer le goût !

Crème au chocolat >> Bonheur collectif, surtout pour les enfants qui n'en avaient jamais mangé ! Ca change des yahourts au lait de zébu !

Le repas est un temps important, familial, où l'on rigole beaucoup. Les discussions durents des heures parfois et nous apprennons coutûmes malgaches, le mariage, la politique, l'éducation, les proverbes d'ici... On adore ! (Même si on a mal aux fesses et au dos, assises par terre !)

Je suis contente de pouvoir rédiger cet article sans encombre, car à Madagascar, plusieurs coupures de courant ont lieu tous les jours. C'est comme ca. La patience de ce peuple est sans limite. Que ce soit dans les embouteillages monstrueux ou pour attendre que le courant se rétablisse. On va revenir zen !

Après une semaine, nous nous sommes faites aux sanitaires. Cela demande quand même de l'anticipation car ici, TOUT s'achète au compte-goutte. Les rouleaux de PQ s'achètent à l'unité ! Le shampoing s'achète sous forme d'échantillon, le vinaigre dans de tous petits sachets, le sucre s'achète aussi dans des petits sachets, on va faire remplir de quelques centilitres la bouteilme d'huile. En effet, les malgaches "mangent aujourd'hui avec l'argent de demain" disent-ils. C'est à dire qu'il leur est impossible financièrement d'acheter en grosses quantités. On fait alors les courses tous les jours, au petit marché en bas de chez nous. On aime les fruits et légumes frais... On aime un peu moins la viande accrochée en plein soleil et les nuages de mouches qui font changer la couleur du zébu ou des saucisses... Hum, hum !

Mis à part nos rhumes (normal, parait-il), certainement dûs à la pollution, nos ventres tiennent bon ! Pourvu que ca dure !

Voilà le résumé de la semaine.

Je tiens à finir cet article en vous remerciant du fond du coeur pour vos généreux dons. Merci pour les enfants, merci pour eux ! Les fonds récoltés dépassent nos espoirs, en plus du riz, nous allons pouvoir acheter du matériel pédagogique et si ca continue, des cannetons pour l'élevage et les oeufs afin d'agrémenter les repas des enfants et faire vivre des familles de paysans. C'est énorme ! MERCI, MERCI, MERCI !

Comments

[kakym]

Salama Solen !

J'ai découvert ton blog que j'ai lu, parcouru et qui est très intéressant ! Merci pour les commentaires et les photos. Je n'ai fait que transiter par Tana mais la réalité est la même au nord-ouest à Ambanja où j'ai vécu (en face de l'île de Nosy-Be) : pauvreté etc ... Quand je pense que Mada nourrissait sa population avant les années 80 et exportait même ses excédants de riz !!!

Profites bien de l'atmosphère qui t'entoure, prends en plein les yeux et les oreilles (la musique malgache est super aussi !)

Gros bisous bretons. Claire-Lise :)