"C'est fou ce que le temps passe vite
T'as vu c'est ce que je me dis aussi
Quand je vois le chemin qu'on a parcouru jusqu'aujourd'hui
[...]
Le temps passe et passe et passe
Et beaucoup de choses ont changé
Qui aurait pu s'imaginer que le temps se serait si vite écoulé,
On fait le Bilan, calmement en s'remémorant chaque instant
Parler des histoires d'avant comme si on avait 50 ans"
Afin de clore ce blog, je souhaite prendre le temps de rédiger un petit bilan de toute cette aventure à l'autre bout de la Terre.
Je me suis confortablement installée dans mon lit et je cherche mon inspiration en regardant la pluie couler sur mon Vélux (...Nous sommes mi-mai... il n'est pas censé faire beau ici?! )
Je pense que je vais procéder par destination car ça serait beaucoup trop restrictif de ma part de mettre de tels pays si différents dans le même panier !
L'Indonésie - BALI- :
Je n'ai pas aimé : leur dessert coloré à la gélatine (!), Kuta :ville trop polluée et trop bruyante, j'ai eu peur quand un singe a décidé de manger sa banane sur ma tête, sinon heu....
J'ai aimé : Partager cette belle aventure avec Julien, la délicieuse nourriture indonésienne, les cocktails de fruits, le climat, les paysages, l'extrême gentillesse des balinais, les orages, les couchers/levers de soleil, se perdre en scooter dans les campagnes, la plongée en épave, prendre le temps de vivre, observer les singes, rigoler des javanais qui nous prennaient en photo, les massages balinais, les splendides rizières en terrasses, les cérémonies religieuses colorées, l'art d'Ubud, les mangues sucrées, les Iles Guili à Lombok, adminer les beaux surfeurs, aller pécher très tôt le matin...
L'Australie - Côté EST - :
Je n'ai pas aimé : Le coût de la vie excessif, la moiteur du climat au Nord, les carcasses des centaines de kangourous morts sur les routes, avoir raté l'époque des baleines (mon grand regret !), les filles qui ronflaient comme des camionneurs dans ma chambre de 8 à l'auberge.
J'ai aimé : rigoler bêtement avec mon Adrien, la belle qualité de vie, les grands espaces, les kangourous et koalas, la beauté des plages et îles paradisiaques, la liberté de vivre dans un van, l'ambiance en Backpacker (auberge de jeunesse), conduire le volant à droite, manger gras (!), la propreté générale du pays, l'omniprésence du sentiment de sécurité, les immenses piscines publiques en plein coeur des grandes villes, parler anglais, faire du snorkelling, griller du kangourou au barbeuk', regarder les gens tatoués et protéinés des muscles (!!!), regarder Dirty Dancing au cinéma en plein air...
Madagascar - Antananarivo - :
Je n'ai pas aimé : La pollution (2ème ville la plus polluée au monde! Bing!!!), l'insécurité omniprésence (d'autant plus quand on est femme et blanche), la misère, la saleté, la corruption, la prostitution, la violence de certaines situations, l'impuissance de ce peuple face au Gouvernement, les bidons villes insalubres et indignes, le manque de structures médicales et sociales compétentes, le tourisme sexuel, la promiscuité dans les transports, les odeurs de m**** dans certains bas-quartiers, les puces dans nos lits, sortir dehors la nuit pour faire pipi, avoir très soif parfois, apprendre certains décès, la ségrégation toujours présente...
J'ai aimé : Vivre avec Mélanie et Claire (soudées comme trois soeurs !), Alex et sa petite famille, l'accueil qu'on nous a réservé, me sentir utile auprès des enfants des rues au sein de l'association Ankanifitahiana (merci encore à vous tous...), assister à la messe de père Pédro, les repas en famille, ne pas avoir l'eau courante, apprendre à vivre simplement, manger du crocodile et du zébu, Antsirabe, Ampefy, Le lac Tritrive, la colline bleue, faire notre marché et marchander, courir après les poules (!), rigoler dans les taxi-brousses, écouter la musique malgache en lavant notre linge dehors, avoir les pieds sales (^^), enseigner, partager ma culture, apprendre davantage la patience...
Madagascar - Côte Est / Sainte-Marie/ L'Ile aux Nattes - :
Je n'ai pas aimé : Les oursins dans le pied (quoi qu'on a bien rit quand on a du me les enlever avec dents!^^), l'arnaque du cimetière des pirates (les filles comprendrons^^), la plus grosse areignée de ma vie dans la case chez le pasteur, les moustiques à Foulpointe, la moiteur à Tamatave, commander des camarons à tous les repas et m'entendre dire qu'il n'y en a plus !!! :)
Je cherche comme une dingue pour remmplir ce paragraphe... je peine ! C'était tellement génial que même les choses pénibles avaient une toute autre signification à nos yeux !
J'ai aimé : La beauté du payage, ce bleu turquoise omniprésent et si intense, le calme, la gentillesse et l'accueil chaleureux des habitants, les petites lucioles lumineuses la nuit, la langouste, le calamar, le poisson, le rhum arrangé, la température de l'eau, les lémuriens à l'état sauvage, le canal des Pangalanes, la promenade en catamaran avec Eric et Marius, les noix de coco fraîches, chercher de l'eau au puis, les pique-niques à l'Ile aux Nattes, Stan et sa pirogue, notre petit bungalow les pieds dans l'eau, apprendre à faire le punch coco, voir Mélanie se faire charger par un gros mouton, adminer Claire se vautre dans une marre de boue, notre "liberté" retrouvée, prendre le tuc-tuc, rigoler des gens qui vomissent dans le bateau, acheter le long de la route des trucs frits bien gras, vivre sans heure, peindre sur le mur dans notre chambre une phrase qui nous ressemblait ["Si vous pensez que l'aventure est dangereuse, essayez la routine, elle est mortelle.] ...
J'ai aimé Madagascar tout simplement.
Je tiens juste à préciser que rien ne m'a jamais réellement manqué. J'ai appris à vivre sans confort matériel et cela ne m'a pas géné. J'en reviens moins matérialiste et davantage patiente. Je crois que je suis aussi plus tolérente, plus ouverte et plus optimiste malgré la misère que j'ai pu cotôyer. Je crois en la force de l'homme même dans l'adversité.
J'ai aussi eu une chance inouîe : c'est de n'avoir eu aucun pépin médical. Je ne me suis jamais rien fait volé non plus.
Je n'ai jamais eu de coup de mou puisque j'ai toujours très bien été entourée. Internet est un outil magique qui réduit considérablement la distance ce qui m'a permis de vous suivre et vice-versa.
En lisant le livre de Père Pedro, j'ai relevé cette phrase : "On ne peut pas se fondre dans une autre civilisation sans se perdre un peu soi-même, c'est un sacrifice à accepter". Je le rejoins tout à fait. Mais ce "sacrifice", surtout à Madagascar a été surmonté grâce au soutien que nous nous apportions toutes les 3.
L'intensité des liens qui nous unissent, sur le terrain et à l'étranger, décuplent les émotions.
Quelle belle parenthèse de vie !
Je suis rentrée les poches vides mais le coeur et la tête tellement remplis...