Bénévoles polyvalentes !
Bonjour à tous !
Avant-tout, je souhaite répondre à votre principale interrogation ! Je n’ai jamais reçu autant de mails ayant pour objet ma situation intestinale ! RASSUREZ-VOUS ! Tout va pour le mieux du monde pour nous trois ! On ne comprend pas comment d’ailleurs… La magie de Madagascar sûrement ! AHAHA !
Que le temps passe vite… Il ne nous reste plus qu’une semaine et demie avant de changer d’association.Nous aimons passer du temps avec les enfants du centre Ankanifitahiana. Ils ont beau être sales, avoir des poux, des maladies de peau, ils sont tellement beaux, souriants, curieux, enjoués, attachants… Nous sommes l’attraction dans la cour de récréation. Ils veulent tous nous toucher, nous parler, regardent de près notre peau blanche, font les pires cabrioles pour attirer notre attention… On rit beaucoup car toutes nos tentatives pour mettre en place des rondes, des jeux, se transforment en émeutes et on se retrouve systématiquement avec dix enfants pendus à chaque bras qui nous chantent (ou plutôt hurlent ! ) des chansons en Français, bien souvent sans en connaitre le sens. Le soir, nous sommes harassées !
Le centre désire progressivement s’auto-financer afin de survivre malgré tout puisque les financeurs se font de plus en plus rares. Ainsi, Alex, le fondateur, a décidé de construire une ferme à la campagne afin d’y élever des poules pondeuses, des poules de chaire et d’élever des poissons dans l’étang. Cette initiative permettra, à terme, de fournir de la nourriture pour le centre et même d’en tirer des bénéfices grâce à la vente des produits.
Ainsi, en tant que bénévoles, nous sommes aussi réquisitionnée à tour de rôle pour aller travailler dans cette ferme en construction ! Nous nous y rendons, tôt le matin, en taxi collectif, où le conducteur trifouille deux fils sous son volant pour mettre le contact ! Lundi matin, j’avais la chance d’être devant et un policier nous a arrêté. J’ai alors vu notre chauffeur lui serrer la main en y glissant un petit billet puis nous sommes repartis aussitôt ! La corruption est omniprésente et personne ne dit rien. C’est comme si c’était culturellement intégré à Madagascar.
Je reviens à mes moutons ! Nous nous rendons donc à la campagne. Ahhhhhh, ce n’est pas triste ! Imaginez-nous courir après les poules, les attraper, les vacciner… Imaginez-nous, couvertes de boue, de poussière, en plein soleil, à suer, à clouer, à scier, à porter des planches de bois et des briques… Imaginez-nous lancer du caca de zébu dans l’étang pour nourrir les poissons… Imaginez-nous ! Le midi, nous mangeons sur place, assises par terre au beau milieu des volailles, un bon repas cuisiné avec l’eau de l’étang (eau marron, polluée à souhait !) ! Au moins, à la campagne, on respire de l’air moins pollué qu’en ville ! On rentre le soir avec toutes nos péripéties à raconter, avec des petits bobos désinfectés au gel hydro-alcoolique (oui, ca pique !), des ampoules aux mains et des courbatures partout dans le haut du corps ! Qui a dit que nous étions en vacances à Madagascar ?!
La ferme sort de terre de jour en jour, et c’est un réel plaisir de voir ce joli projet se concrétiser.
[« Aujourd’hui, on va construire le cochonnerie ! » NOOOOOON, Alex, on dit LA porcherie ! ]^^
Je vous laisse, mon seau d’eau froide se fait désirer ! A très bientôt :)